top of page
 LE CUIR EN DECORATION

 

Le cuir, indémodable et qualitatif, est un matériau très prisé chez les décorateurs et les architectes d'intérieur.

 

Le cuir, c'est quoi?

 

Le cuir est un matériau préparé à partir de la peau d'un animal, principalement utilisé dans l'habillement et la décoration sous un grand nombre de formes. Il s'agit généralement de la peau de grands mammifères tels le bœuf et le porc, traitée industriellement par les tanneries et les mégisseries, principalement pour assurer sa conservation même en présence d'une humidité élevée. Il existe différents types de cuir, selon leur aspect, leur fabrication et l'origine de la peau.

 

Le cuir est donc de la peau animale, rendue imputrescible (tannée), fruit de la transformation opérée par les tanneries et les mégisseries.

 

 

Composition de la peau : 3 couches :

 

  1. l'épiderme, qui est en contact avec l'extérieur et qui subit les agressions,

  2. le derme, qui est la couche de cellules vivantes, organisées en un tissu très serré. C'est le lieu de naissance des poils et où sont présentes les terminaisons nerveuses,

  3. l'hypoderme, c'est une couche de cellules graisseuses, un tissu lâche, et qui est directement en contact avec les muscles.

 

Provenance : Les cuirs sont le plus souvent préparés à partir de peaux de bovins, équidés (cordovan), bovins, caprins, cervidés, porcins, mais également à partir de peaux de pécaris, d'autruches, de reptiles (crocodiles, lézards...) ou de poissons cartilagineux (galuchat). Il existe différentes imitations, appelées similis, telles que le skaï (un plastique) et le latex (matière végétale).

 

 

Variétés :
 
  • cuir brut, bleu ou mou: parler de cuir brut ou vert est un abus de langage. Lorsque le cuir est brut ou vert, il s'agit de la dépouille de l'animal, issue de l'abattoir, non traitée (tannée). De ce fait, il serait plus correct de parler de peau brute.

  • cuir de Russie: cuir solide, souple et étanche de (jeune) vache préparé en Russie avec une préparation à base d'écorce de bouleau (ce qui donne l'odeur typique qui a donné son nom au parfum Chanel) et éventuellement teint en rouge ou noir.

  • cuir bouilli: cuir que l'on fait bouillir avec diverses substances pour fabriquer notamment des tabatières.

  • cuir tanné  aux tanins végétaux ou aux sels de chrome.

  • cuir corroyé : obtenu en immergeant les peaux dans l'eau, en les foulant avec les pieds pour les assouplir et en les enduisant ensuite d'un corps gras, plus utilisé pour la cordonnerie.

  • maroquins: peaux de chèvre ou de mouton tannées au sumac ou à la noix de galle, les relieurs l'utilisent beaucoup.

  • peaux mégissées: peaux de chevreau, de mouton ou d'agneau rendues imputrescibles au moyen de sels marins et d'alun, employées dans la ganterie ;

  • cuirs vernis: peaux corroyées auxquelles on applique plusieurs couches d'un mélange de craie en poudre, de noir de fumée et d'huile siccative ; après quoi on les enduit au pinceau avec un vernis ;

  • nubuck : cuir gratté réalisé à partir d'un cuir pleine fleur ou d'un cuir fleur sciée ;

  • cuir pleine fleur: cuir gardant son épaisseur d'origine, le plus résistant ;

  • cuir fleur sciée: cuir dont on a diminué l'épaisseur tout en gardant le côté fleur ;

  • croûte de cuir : épaisseur de peau obtenue lorsque l'on refend le cuir pour obtenir l'épaisseur désirée (d'où le terme « refente » de cuir). Le morceau de peau obtenu, généralement de la taille (surface) de la peau d'origine, ne possède pas de fleur (c’est-à-dire de côté lisse). Elle est le plus souvent enduite de vernis ou de polyuréthane et « imprimée » pour simuler un cuir pleine fleur. Elle peut aussi être transformée en suède ;

  • peau de chamois: autrefois fabriquée avec de véritables peaux de chamois traitées à l'huile de poisson, elle est aujourd'hui produite par traitement de peaux d'ovins ou caprins domestiques, sous le nom de « peau chamoisée », la technique associée est appelée le « chamoisage » ;

  • peau de chagrin: cuir d'onagre, de chèvre ou de mouton, servant jusqu'au XIXe siècle à la couverture et à la reliure des livres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Utilisation :

Le cuir est utilisé dans plusieurs domaines : la sellerie, maroquinerie, cordonnerie, bourrellerie, fabrication de vêtements, ganterie, gainerie, reliure, sculpture, fabrication de meubles et armurerie.

Ethique :

Le cuir est critiqué, notamment par les végans, comme le plus lucratif des sous-produits de l'élevage industriel. Il concentrerait 10 à 60 % de la valeur de l'animal utilisé. Le cuir d'animaux exotiques (kangourous, crocodiles, serpents, bisons, etc.) est généralement le plus dénoncé par les associations animalistes et écologistes pour les souffrances que l'élevage ou la capture impliquent.

En décembre 2014, une enquête de PETA révèle l'existence d'une industrie du cuir de chien en Chine. Ce cuir sert notamment à confectionner des gants, des ceintures et des sacs destinés à l'exportation.

Culture :

Les noces de cuir symbolisent les deux ans de mariage dans le folklore français.

Être cuit peut aussi se traduire par le fait d'être alcoolisé.

 

 

 

Le cuir artificiel

Le cuir artificiel (ou faux cuir) est un matériau artificiel conçu à l'origine pour reconstituer l'apparence du cuir, dans ses divers aspects :

- tissu enduit de plastique (t.e.p.)

- skaï (marque déposée)

- autres matériaux ayant, plus ou moins, une surface similaire à celle du cuir

 

Le cuir artificiel, contrairement au cuir naturel, n’est pas poreux et empêche donc l’air de passer.

 

  • Utilisation : ameublement, chaussure, maroquinerie, vêtement, sellerie automobile, …

 

  • Préparation : grande diversité

 

  • Appellations : cuir vegan, cuirette, écocuir, pleather, skaï, corfam, ultra suède, fabrikoid, perméable en cuir, simili cuir ou tissu cuir américain

 

  • Cuir vegan (vegan leather, en anglais) : alternative artificielle au cuir traditionnel, issu d'animaux et donc exclu par les végans. Ce type de matériau est souvent choisi pour des raisons éthiques ou comme matériau ayant une différente manière d'utilisation, mais une même texture que le cuir.

 

  • Cuirette : forme de cuir artificiel, souvent conçue à base de plastiques recyclés. Ce matériau n'a pas une grande souplesse. La fabrication de ce type de cuir exploite des fibres naturelles ou synthétiques sur lesquelles est ajoutée une couche de PVC.

Un désavantage de la cuirette est qu'elle n'est pas poreuse et qu'elle ne permet pas à l'air de la traverser, ce matériau est utilisé le plus souvent pour le gainage de livres, de housse de mobile, de surface rigide à recouvrir. Auparavant, la cuirette était aussi utilisé pour le recouvrement d'appareils photo ou de radios portatives. Durant un incendie, la cuirette peut causer de sérieux dommages, car elle est facilement inflammable, elle brûle vigoureusement et peut fondre.

 

  • Skai ou Skaï : marque déposée dans les années 1960 de cuir artificiel du groupe industriel allemand Konrad Hornschuch AG (Weißbach).

 

  • Skivertex : revêtement synthétique qui imite la texture du cuir, utilisé pour la décoration de boites, les couvertures de livres et les reliures.

Le produit, de conception ancienne, est fabriqué et distribué par la firme américaine FiberMark North America. Le nom est utilisé souvent comme générique mais la marque est protégée juridiquement.

En raison de son nom, ce produit est souvent confondu avec le skaï, un matériau du même type mais orienté vers l'ameublement.

 

  • Alcantara : tissu composite utilisé pour revêtir différentes surfaces. Le nom dérive d'un mot arabe qui signifie « pont ». Alcantara est une marque commerciale déposée et enregistrée par la société homonyme Alcantara qui le produit et le commercialise dans son établissement de Nera Montoro (Terni – Italie)

 

L'alcantara est une fibre synthétique à base de polyester et de polyuréthane, respectivement à hauteur d'environ 68 et 32 %. Classé parmi les tissus non-tissés, l'alcantara est fabriqué par l'alignement en nappe de fibres de polyester très fines, liées entre elles par l'apposition à chaud d'une résine de polyuréthane.

 

Composition : L'alcantara est fabriqué par l'alignement en nappe de fibres de polyester très fines, liées entre elles par l'apposition à chaud d'une résine de polyuréthane3 (l’Alcantara n’a pas de fil de trame ni de fil de chaîne). Il est obtenu par la combinaison particulière d’un processus de filature, fibre synthétique bi-composant (polyester/polyuréthane) à très bas « titrage », et des processus de production textiles et chimiques comme « piquage », « grésage » (pour obtenir un aspect « peau de pèche »), « imprégnation », « extraction », « finition », « teinture », etc. ; afin d’obtenir un maximum de moelleux, lavabilité et facilité de confection comparativement aux tissus et peaux.

 

Utilisation : L'alcantara est très employé en ameublement pour divans et coussins, dans l'habillement pour vestes et habits, en maroquinerie pour des bourses et valises, en tapisserie pour des intérieurs d'automobiles, en particulier pour les sièges et les volants, et dans tout le secteur de la mode et du high-tech. Outre sa perméabilité à l'air et sa stabilité dimensionnelle, il présente une grande qualité : un toucher très agréable, semblable à celui du velours dont cependant il n'a pas la résistance dans le temps.

 

  • Variétés :

- imprimé

- uni

- à effets (peaux d’animaux, poils, effets strass, matelassé, tressé, …)

- ignifugés

 

 

 

 

 

 

 

Le cuir végétal : cuir mais avec un autre procédé de tannage !
 

En somme, le "cuir végétal" n’existe pas. Le cuir est par définition, une peau animale qui a été tannée. Ce qui est végétal, c’est le type de tannage, par opposition au tannage dit « minéral »,

Le tannage du cuir est un ensemble d’opérations qui visent à le rendre imputrescible. Cela est possible de différentes manières, notamment celle qui consiste à saturer le cuir avec des tanins, et qui a donné le mot tannage. Même si aujourd'hui on emploie aussi d'autres substances que les tanins, le terme est resté pour désigner l'ensemble des opérations.

Les tanins sont des substances d’origines organiques que l’on trouve dans la plupart des végétaux (sève, feuilles, écorce) en concentrations diverses. Dans la nature, ils ont une fonction de protection contre les parasites. Chaque tanin ayant des propriétés chimiques particulières et des effets sur le cuir différents, on a recourt à certaines espèces végétales plutôt qu’à d’autres.

Selon le résultat que l’on souhaite obtenir en termes de souplesse ou de couleur on tannera le cuir avec des extraits de chêne, de châtaignier (réputé imputrescible), d’acacia, de mimosa, de quebracho (plus exotique) et même de rhubarbe

Le tannage végétal (à partir d’extraits végétaux) : consistait autrefois en gros à enfouir les peaux et les tanins dans une fosse pendant un à deux mois. Depuis, grâce à la chimie, l’industrie a développé un tannage dit «minéral » où les tanins sont remplacés par des sels de chrome (ou d’aluminium), ce qui a réduit le temps de tannage à seulement quelques jours. Cela s’est révélé tellement efficace qu’aujourd’hui 85% des peaux tannées dans le monde le sont au chrome

Le « cuir à tannage végétal » est plus respectueux de l’environnement mais il est aussi moins nocif pour la santé de ceux qui les produisent et les utilisent car le tannage végétal n’emploie pas de chrome.

 

  • Avantages du tannage végétal :

-  produit un cuir aux teintes naturelles, plus profondes et plus nuancées

- toucher chaleureux différent selon les peaux et le type de finition

- identité particulière

- le cuir se patine avec le temps

- très ferme (en général)

 

  • Inconvénient :

- aucune élasticité (car très ferme)

- sensible à la lumière

 

  • Utilisation : sellerie / semelles de chaussures / courroies industrielles

 

 

Les alternatives au cuir :

 

  • Le Piñatex: fibres de feuilles d’ananas (cfr création de chaussures de Carmen Hijosa – tissu moins cher que le cuir mais serait tout aussi souple et résistant que le cuir animal) – Pinatex (Londres) - http://www.ananas-anam.com/pinatex

 

C’est une alternative intéressante car elle est déjà beaucoup plus économique que le cuir animal alors que le produit n’est que peu développé. Pour le produire,  la matière première est tout simplement les feuilles d’ananas que les agriculteurs laissent sur les sols après la récolte. Il n’y a donc pas besoin de produire plus d’ananas. Les résidus de la production qui ne sont que de la biomasse peuvent quant à eux être utilisés comme engrais. Le Piñatex peut être dérivé sous toutes les formes car on peut le rendre plus ou moins épais et lui donner différentes textures. C’est donc un produit évolutif, écologique et durable, la créatrice Carmen Hijosa estime vendre 1000 mètres carrés de Piñatex par an d’ici 2018.

 

 

  • L’éco-cuir artificiel (Richard Wool – ingénieur chercheur des Etats-Unis): produit à partir de fibres naturelles telles que le lin ou le coton mélangé à du maïs, du soja et d'autres huiles végétales, fibres qui sont ensuite assemblées sur plusieurs couches. Le résultat est vraiment probant et très similaire au cuir animal.

 

Cette autre alternative est elle aussi plus économique que le cuir animal. Son utilisation est similaire au cuir et serait même plus solide et durable. Il est obtenu en combinant des fibres naturelles comme le lin ou le coton et du mais ou soja donnant un produit lui aussi écologique. D’après Richard Wool il est même posssible de produire un cuir de meilleure qualité que celui provenant d’animaux. Cependant contrairement au Piñatex, cette alternative ne provient pas des résidus d’une production agricole déjà en place.

 

 

 

 

 

- Pour conclure, des alternatives qui n’impliquent pas la souffrance animale dans les pays producteurs qui n’ont pas de législation permettant de la limiter existent. Elles sont même plus durables et respectueuses de l’environnement. Ces alternatives sont encore à l’état d’embryon et ne concernent pas encore le domaine de la décoration d’intérieur mais il est fort à parier qu’elles vont s’y étendre dans les prochaines années.

- Le nobelis sur le marché à partir de 2016 (produit développé par Contitech, le département dédié aux innovations dans les matériaux plastiques et caoutchouc de l’équipementier allemand Continental, et sa filiale Benecke-Kaliko). Il s’agit d’un matériau en polyrésine qui offre de meilleures performances que le cuir naturel. D’aspect comme au toucher, le nobelis ne se différencie pas du cuir, mais affiche une meilleure résistance aux températures extrêmes dans l’habitacle et des propriétés constantes facilitant sa fabrication.

 

Préparation :

 

  • Action du sel (pour conserver les peaux) : Les peaux fraîches sont salées afin d’éliminer l’eau des tissus et ainsi de ralentir la dégradation (putréfaction) causée par le développement des micro-organismes présents : du sel de mine grossier de granulométrie de 2 à 3 mm de diamètre est utilisé et des agents antiseptiques peuvent être additionnés. Lors du salage, les peaux peuvent perdre jusqu'à 10 % de leur poids en eau. Les peaux sont empilées de façon à faciliter l’écoulement de la saumure dans un local avec une humidité relative de 70 % à 90 %. La température est maintenue aux alentours de 10 °C pour améliorer la conservation des peaux. Au bout de quinze jours, les peaux sont dessalées, examinées une à une et triées en fonction de leur épaisseur, du nombre de défauts de dépouille, de la présence de cicatrices ou encore en fonction de leur poids et de leur surface.

 

  • Travail de rivière : Une fois la peau arrivée à la tannerie, elle subit le « travail de rivière » qui est une succession de cinq opérations :

  1. le trempage (ou trempe ou reverdissage) : la peau est réhydratée et nettoyée pour retirer les impuretés et les souillures ;

  2. l’épilage – le pelanage : cette opération consiste au retrait chimique des poils grâce au pelains ;

  3. l’écharnage : à cette étape, on retire le tissu sous-cutané mécaniquement ;

  4. le confitage : les résidus de tissu sous-cutané sont éliminés ; cette opération a pour but de commencer à assouplir le cuir ;

  5. le picklage : à ce stade, la peau est putrescible, pour la préparer à l’étape suivante (le tannage) et pour la conserver, elle est acidifiée et salée pour lui retirer de l’eau.

 

  • Tannage : Le tannage est l'opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures (végétale, minérale comme les sels de chrome, organique ou encore combiné) qui permettent de passer d’une peau putrescible, sensible à l’eau chaude et très hydratée à une matière imputrescible, résistante à l’eau chaude et peu hydratée.

  • Corroyage, finissage : Le cuir obtenu va subir les traitements chimiques et mécaniques nécessaires à l’obtention de ses caractéristiques dans un but de commercialisation. Les opérations chimiques confèrent au cuir la couleur, sa souplesse, sa main…. Lors des opérations mécaniques, son épaisseur lui est conférée par le dérayage, il subit l’essorage pour lui supprimer l’eau encore présente, et la mise au vent permet de l’étirer et de corriger les défauts dus aux plis. Enfin il est séché.

  • Finition : À cette étape, le cuir va acquérir des propriétés spécifiques, notamment sur la texture et son aspect. Ces propriétés permettent d’uniformiser les cuirs issus de la production. Selon les utilisations, on distingue différents finissages :

  •  Aniline : il met en valeur la surface du cuir en le recouvrant d’un produit transparent. C’est un cuir qui a un très bel aspect, mais dont l’entretien demande une attention particulière.

  •  Semi-aniline : le cuir  est couvert d’une couche de pigment légèrement opaque et d’une couche de produit translucide, ce qui permet de cacher de petits défauts.

  •  Pigmenté : le cuir est recouvert uniquement d’une couche de pigments opaques. Il est facile d’entretien et peu sensible à l’eau.

bottom of page